Marcher sur l'eau...

2 mars 1460

Premier jour en mer.
Je ne pensais pas que le sol du bâteau serait aussi mouvant. Jamais je n'avais ressenti pareille insécurité. L'homme est bien peu face à la mer !

Je dois demander à Zigom un cours pour qu'il m'apprenne un peu comment fonctionne ce bâteau. Enfin à vrai dire, je vais avoir le temps de trainer mes basques sur le pont !

Lou a l'air tellement heureuse de quitter ce Royaume où nous avons connu ces épreuves. Et puis maintenant, nous avons un but. Enfin....

J'ai peur que le petit Diavolo vomissent partout, de toute façon, il s'abituera bien au roulis, tôt ou tard....

3 mars 1460

Pour une deuxième journée, ce fut intense !
Lou a eut envie de gerber toute la nuit à cause du roulis. Je vais pas lui en vouloir, je ne faisais pas non plus le malin. La tempête a été plutôt violente. A chaque vague qui frappait sur la coque, j'ai eu l'impression que nous allions prendre l'eau par le fond.

Quand a Diavolo, il a joint ses plaintes à celles de sa maîtresse. La mer est pas faite pour un petit chien !

Comme quoi finalement, l'homme est plus fort que ce que je pensais puisque nous sommes encore vivants.

Sinon, hier, Zig m'a appris à jouer au ramponeau. C'est assez amusant. Faut que je montre ça à Lou.

Heureusement j'ai emporté un peu de lecture. Tiens, je pourrais proposer à Lou de travailler avec moi. J'ai pris un livre d'Aristote sur la morale. Ça casse un peu la tête mais au moins ça a le mérite de la remplir !

Tiens, Diavolo semble vouloir faire ses besoins, qu'il ne vienne pas nous crader la cabine en plus ! Bon je l'emmène sur le pont...

4 mars 1460

Encore une journée de plus. La navigation semble être un peu plus ralentie. Les vents sont moins cléments qu'au départ. Nous sommes tout de même de bien petites choses face à ces éléments de la nature !

Lou travaille d'arrache pied à son apprentissage de l'écriture. Je ne peux pas lui dire à quel point je la trouve charmante et séduisante quand elle fait tous ses efforts, pleins d'innocence et de vivacité ! Mon coeur de jour en jour devient de plus en plus amoureux. C'est ainsi. Je ne pensais pas que ça arriverait ainsi. Enfin après tout, sait-on où nous conduit l'amour ?

Diavolo a enfin passé le cap de l'adaptation en mer. Il parait enfin dans son élément, allant et venant pour renifler à droite, à gauche tel cordage, bout, ou ancre... Il n'oubliera pas cette expérience !

J'aimerai bien que nous fassions un bal sur le pont du bateau pour animer un peu une soirée. Je vais réfléchir au meilleur moyen. Heureusement, j'ai emporté ma flûte. Va falloir que je m’entraîne un peu. D'ailleurs, les autres passagers ont l'air sympathiques. Le couple qui dirige le bateau est vraiment amical et j'espère que les jours feront naître de cette promiscuité une belle amitié.

5 mars 1460

Aujourd'hui, pas grand chose signaler, les vents semblent vouloir nous faire rentrer à Bayonne...

J'ai eu une petite aventure amusante avec Diavolo. Il a voulu se faire un Goéland et l'a poursuivi. Pourtant, ce dernier ne s'est pas démonté, il a tout simplement donné un coup de bec à notre petit chiot.

Autant dire que Diavolo ne fait plus le malin. D'ailleurs faut que j'ailles raconter ça à Lou !

7 mars 1460
Le temps ne m'a pas été donné hier pour pouvoir écrire dans ce carnet. J'ai manqué à la promesse que je m'étais faite d'y écrire tous les jours, mais j'aurais au moins eu une journée heureuse. Ce n'est pas que les voyageurs soient pénibles, j'ai en plus la femme de ma vie à mes côtés, j'ai tout pour être heureux, même un petit chien tout mignon.
Pourtant, je rescens un vague à l'âme si grand que je me demande ce que j'ai fait pour le mériter. En aucun cas je ne dois montrer cette faiblesse de mon caractère qui ne ferait que déprimer tout le monde, Luludja en premier.

Luludja, j'aime ce prénom qu'elle m'avait confié très rapidement. Maintenant, j'en connaissait le sens. J'ai même le droit de le prononcer...

Luludja...

8 mars 1460

Les vents ont arrêté de souffler, à croire que le sort veut que nous restions bloqués en mer. Hier, Lou m'a consolé. Elle est doué pour ça. Pourtant l’abîme qui s'est ouverte dans mon coeur n'a put être refermée par ses gestes et ses paroles de tendresse. Mais je dois faire plus attention. Pour ne pas faire peser ma présence aux autres. Je sais combien une personne qui ne va pas bien peut prendre du plaisir à se faire choyer juste pour se prouver qu'elle mérite bien de l'amour. Je ne veux pas tomber dans ce marchandage trop facile. Je crois que l'amour est chose plus grande. Au fond, c'est un peu comme embarquer sur un bateau, on sait quand on part, rarement quand on arrive et encore moins à quelle sauce on va être cuisiné.

J'ai remarqué une chose amusante aujourd'hui. Je voulais passer mettre un mot dans le carnet de Lou mais il n'était pas à la place qui lui est habituellement reservée. Faut que croire, que comme moi, elle ne veut pas que je puisse lire ses écrits intimes. D'un côté ça me rassure qu'elle garde cette part d'intimité qui nous permet de respirer pour mieux s'aimer, d'un autre je dois confesser que ça m'inquiète. J'espère qu'elle va bien, qu'elle n'est pas en proie aux mêmes troubles que moi.

Diavolo progresse de jour en jour. Je veux l’entraîner à être un chien d'arrêt, selon ce que m'a expliqué un marchand ambulant à Bayonne. C'est à dire qu'il doit repérer sa cible et s’arrêter, aux aguets. Je le laisse s'exercer sur les goéland qui viennent à bord maintenant que nous sommes moins éloignés des côtes.

11 mars 1460

La côte portugaise est assez belle. Nous voyons au loin les villes de Porto et maintenant d'Aveiros. Si les vents sont cléments, nous arriverons dans deux jours. Je suis plus que pressé de pouvoir poser un pied à terre, ce voyage finit par me peser et je n'attends plus que de découvrir la beauté du Royaume du Portugal.

Ma Lou semble aussi s'ennuyer mais elle est toute excitée à l'idée de débarquer dans ce nouveau pays. Sa vitalité me revigore.

Diavolo lui semble de plus en plus se plaire. Ses progrès se voient de jour en jour et je vais essayer de montrer à Lou qu'on peut obtenir beaucoup de résultats en le dressant.